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Tonnerre dans le game avec son école de jeux vidéo

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Technologie / 15 février 2021 / ID Magazine #79

Tonnerre dans le game avec son école de jeux vidéo

Afin de redynamiser Tonnerre, la Communauté de communes Le Tonnerrois en Bourgogne s’est mobilisée pour permettre l’installation d’une école privée. Un pari qui permet aujourd’hui de rajeunir la commune et qui offre aux jeunes une formation et une vie étudiante à prix imbattable. 

Tonnerre dans le game avec son école de jeux vidéo

45 élèves y ont déjà fait leur rentrée. Installée au coeur de Tonnerre, commune affectée par la crise économique et la désertification, cette école, baptisée CréaSup Digital, pourrait accueillir à terme près de 200 élèves. Cet institut - qui forme aux métiers du jeu vidéo, de la réalité virtuelle et de l’Internet des objets - a été créé par 4 professionnels de l’industrie du numérique. Ayant recruté des centaines de personnes tout au long de leur carrière, ils ont « toujours pensé que les formations dispensées se devaient d’être : accessibles au plus grand nombre, et, beaucoup plus proches de la réalité du monde professionnel. » C’est pourquoi, ils se sont « engagés à créer une formation qui serait la moins chère et la plus performante possible. »

UNE FORMATION 2 À 10 FOIS MOINS ONÉREUSE QU’AILLEURS

L’installation de cet institut privé est le fruit de trois années de travail et de collaboration avec les institutions publiques du Tonnerrois et de la Région Bourgogne- Franche Comté. À la question « Pourquoi Tonnerre ? », les fondateurs de CréaSup Digital répondent : « pour les nombreux avantages offerts aussi bien à l’institut qu’aux étudiants.

Tout d’abord, les coûts de scolarité sont grandement réduits. La formation dispensée est 2 à 10 fois moins onéreuse qu’ailleurs. Ensuite, il est très facilement accessible en train directement de Paris, Lyon ou Dijon. Enfin, le coût de la vie extra-scolaire y est très compétitif, aussi bien pour les loyers, la restauration ou les activités. »

UN ANCIEN SUPERMARCHÉ RÉHABILITÉ

Le projet avait ainsi été présenté à la Communauté de communes par Yann Tambellini, ancien industriel du jeu vidéo. « En France, les débouchés sont nombreux, avec des offres très majoritairement privées, onéreuses et en quantités insuffisantes au regard des besoins des entreprises. Il y a une vraie demande, c’est d’ailleurs de notre pays que sortent les élites appelées ensuite par les plus gros groupes dans le monde », explique le fondateur de l’institut.

« Le territoire a besoin d’être dynamisé, et le fait d’être une ville avec des étudiants change complètement le profil d’une cité », souligne, pour sa part, Régis Lhomme, vice-président en charge du Développement économique, numérique, économie sociale et solidaire. La collectivité territoriale a ainsi accompagné ce projet en rachetant un ancien supermarché, au coeur de la ville, qu’elle a entièrement réhabilité et métamorphosé en école. Salle de cours, espaces de vie scolaire et administratifs, lieu de détente… ont aujourd’hui remplacé les allées  et les rayons. Le projet est également évolutif, sur plusieurs années. Ainsi, un amphithéâtre de 200 places pourrait être aménagé.

Une formation sur 5 ans
​CRÉASUP Digital forme sur cinq ans à deux corps de métiers bien distincts : Interaction Designer et 3D Real Time Artist. Le parcours de formation se compose de trois étapes clés : découverte, initiation et perfectionnement. « Nous pensons que la maturité nécessaire pour devenir professionnel ne se gagne que par le couplage d’un bon enseignement et de bonnes mises en pratique. Produire un jeu ou une application est un travail chronophage qui nécessite un investissement personnel inconditionnel. »

« Cette école est une aubaine pour le rayonnement qu’elle apporte au territoire, mais aussi pour l’économie locale puisque ces nouveaux habitants dynamiseront le centre-ville, soulignent les élus de la Communauté de communes. D’ailleurs, les commerçants et les associations culturelles et sportives ont joué le jeu en remettant des bons d’achat et préparé des offres spéciales pour les étudiants avec la Ville de Tonnerre. Les entrepreneurs du territoire se disent également prêts à accueillir des futurs stagiaires. »

Jérémy Paradis

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